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Volume Sonore

volume sonore #1



 

 

 

programme | artistes 

 

 

 

 

 

Eliane Radigue   |   Emmanuel Holterbach   |   Stéphane Roux   |   Brandon LaBelle   |  Christian Zanési   |   Steinbrüchel   |   Frédéric Nogray

 

 

 

 

Eliane Radigue

 

 

 

 

 

Eliane Radigue compose de la musique électronique depuis les années soixante. Elle est l’unique compositrice française de sa génération qui puisse être considérée comme une des pionnières majeures de ce genre musical, ainsi que de la musique de sons continus. Sa musique est un lent  flux de sonorités denses subissant d’imperceptibles mutations. Une architecture intemporelle faite de vibrations graves, qui s’adresse moins à l’intellect ou aux tympans, qu’au corps tout entier. Une musique par  laquelle il est bouleversant de se laisser submerger. Une musique qui a la discrétion monumentale du mouvement des océans.  Son parcours est remarquable. Au milieu des années cinquante, elle étudie à Paris les pratiques de la musique concrète avec Pierre Schaeffer et Pierre Henry, dont elle sera plus tard l’assistante, notamment pour la réalisation de « L’Apocalypse de Jean ».  

Durant les années soixante elle commence à composer avec des moyens électroniques primitifs (larsens et bandes magnétiques bouclées asynchrones), mais ne trouvera que peu de reconnaissance pour ses recherches en France.  

C’est à New York qu’elle trouvera compréhension et émulation, au début des années soixante-dix, en explorant les voies d'un certain minimalisme aux cotés de James Tenney, Charlemagne Palestine, Phill Glass, John Gibson et Steve Reich.  Sa fidélité aux sonorités électroniques commence à cette époque, et elle a depuis composé sur les meilleurs synthétiseurs qui aient existé : Buchla, Moog, Système Modulaire Serge, puis ARP qui sera son instrument fétiche.  Elle collabore dans les années soixante-dix avec Robert Ashley, qui lui prêtera sa voix pour “Les Chants de Milarepa”.  Elle a composé de 1967 à 2000 une vingtaine d’œuvres, qu’elle a présenté, et qu’elle continue à présenter, dans de nombreux lieux et festivals prestigieux des Etats-Unis et d’Europe.  En 2004, sur la demande de Kasper Tœplitz, Eliane Radigue a commencé un travail de composition instrumentale destinée à un ou plusieurs interprètes, avec le ou lesquels elle travaille en étroite collaboration durant le processus de composition. Ce travail s'est rapidement concentré sur les sons purement acoustiques, travail de timbres d'une subtilité inouïe qui prolonge sans rupture esthétique son œuvre électronique. Elle a notamment achevée entre 2004 et 2009 le cycle en trois parties "Naldjorlak", pour Charles Curtis au violoncelle, Carol Robinson et Bruno Martinez aux cors de basset. Elle a depuis abandonné la composition électronique.  

Eliane Radigue peut être considérée sans emphase comme une des compositrices majeures, et des plus novatrices du vingtième siècle.    

Emmanuel Holterbach