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Volume Sonore

volume sonore #1



 

 

 

programme | artistes 

 

 

 

 

 

Eliane Radigue   |   Emmanuel Holterbach   |   Stéphane Roux   |   Brandon LaBelle   |  Christian Zanési   |   Steinbrüchel   |   Frédéric Nogray

 

 

 

 

Christian Zanési

 

 

 


Ancien étudiant de Guy Maneveau et Marie-Françoise Lacaze (Université de Pau, 1974-1975) puis de Pierre Schaeffer et Guy Reibel (Conservatoire de Paris, 1976-1977).
Depuis son entrée au GRM de l’Ina en 1977, il a multiplié les expériences, les réalisations et les rencontres. Il est à l’origine de nombreux projets dans les domaines de la radio, des publications et des manifestations musicales, notamment : l ‘émission  Electromania sur France Musique, le festival PRESENCES électronique et les coffrets CD « Archives GRM », « Bernard Parmegiani, l’œuvre musicale », «  Luc Ferrari, l’œuvre électronique ». Il est aujourd’hui le directeur adjoint du GRM de l’Ina.
Depuis les années 90 il compose dans son home studio et puise son inspiration dans la rencontre poétique avec des sons remarquables.

« 2006, l’aube rouge »   ( 2006 / 18’36)
Ma sensibilité actuelle est attirée par le son électronique. Non pas un son doux et apaisant, mais plutôt tendu ; presque acide : un son d’alerte. Je l’ai trouvé sur un très vieux synthétiseur, construit au Grm dans les années 60 par l’ingénieur Francis Coupigny. Un synthétiseur modulaire avec sa matrice de connexion -  peut-être le premier du genre - rangé (oublié) au sous-sol mais toujours en état de marche.
J’ai travaillé ce son « d’aujourd’hui » en y associant des matières chargées d’émotion : bruits et signaux de trains, éclats, respirations …etc, toutes ces sonorités que j’ai à l’intérieur de moi, comme des souvenirs. Finalement le titre aurait pu être « Paysage électronique avec trains » mais au moment où j’ai terminé ce travail, c’est-à-dire quelques heures avant la nouvelle année 2006 il m’a semblé que j’avais voulu peut-être parler d’un monde devenu terriblement inquiétant et dangereux : une aube rouge se levait.

« Tours et détours en 78 tours » (2007 / 15’)
C’est le hasard (faisant parfois si bien les choses) qui m’a mis dans les mains, au printemps 2007, un fameux disque 78 tours : gravé par Pierre Schaeffer en 1949, il est essentiellement constitué de simples sons d’instruments (hautbois, flûtes, percussions métalliques, voix « radio »…) présentés sous forme de sillons fermés, autrement dit se répétant à l’identique quelques instants. Il s’agit d’un des disques contenant les matériaux préalables à la composition de la « Suite pour 14 instruments » entendue pour la première fois sur Paris-Inter en novembre 1949.
J’ai été frappé par la douceur ténue qui se dégageait de ces sons et je me suis senti comme un enfant découvrant dans un coffret oublié un très vieux film de famille.
Je n’ai pris que quelques uns de ces fragments , et je les ai travaillés en les associant à des matériaux électroniques qui me tiennent à cœur aujourd’hui. J’ai conservé aussi - en le variant légèrement -  ce rythme fameux du 78 tours (78 à la noire) qui est me semble-t-il une des clés du succès de la musique concrète des débuts. Petit à petit j’ai compris que je travaillais sur l’idée de la fragilité avec ce sentiment de la disparition inéluctable des êtres et des choses.

« Sémaphores »  ( 2008 / 15’)
Le titre s’est imposé presque à la fin du  travail, quand toute une série de signaux électroniques, qui étaient dans un premier temps en filigrane, sont apparus comme un des éléments déterminants de l’œuvre. Ces  sons qui même éloignés ou fortement dégradés conservent leur présence. C’est la nature du signal que de vouloir traverser le bruit. Le titre est alors à prendre comme la métaphore de la matière signal.
Il y a un autre niveau dans cette œuvre lié aux sons anciens que  j’ai exhumé et qui furent réalisés dans les années 80 sur l’ordinateur « temps différé » du Grm. Des sons qui, en leur temps, ont considérablement renouvelé les matériaux de la musique électroacoustique, donnant alors une nouvelle impulsion aux compositeurs fréquentant le groupe. Ces sons, pour certains irréalisables aujourd’hui ( particulièrement les transpositions dans l’extrême grave) ont marqué l’esthétique des années 80.