Après une édition dans la cour de l’Hôtel Goüin, le collectif de musiciens & d’artistes sonores, Alma Fury installe un volume sonore dans le jardin du Musée des Beaux -Arts de Tours, pour une nouvelle expérience d’écoute.
Cette année, ils convient l’artiste plasticien Bernard Calet (dont le travail porte sur la notion d’espace et de déplacements) pour penser, en collaboration, le module d’écoute.
Les relations entre le son, le paysage et l’abri, leurs interactions et interdépendances ont été les axes de leurs recherches, soit axe – ohm.
Le matériau sonore provient d’informations de nature lumineuse invisible, d’ondes électromagnétiques ... traduites en son par des astrophysiciens, Philippe Zarka & Ismaël Cognard (chercheurs au CNRS et partenaires de ce projet), de vibrations stellaires (Soleil – Jupiter – Pulsars)
La pièce sonore, à la croisée de ces éléments et de ces phénomènes, amène une double révélation : les informations en provenance du cosmos devenues audibles et les sons devenus visibles au moyen de l’installation mise en œuvre (sable en mouvement).
Le sable, ici poussières d’étoiles, est la métaphore de l’instable, du déplacement des idées, de la mouvance… il révèle le sonore.
Mis en mouvement par les vibrations provenant des transcriptions sonores d’ondes lumineuses invisibles, il forme des micro paysages, sans cesse renouvelés, en écho aux traits de paysages que le regard perçoit au travers des fines ouvertures de l’architecture.
la collaboration fut de conjuguer différents dispositifs pour donner à « perce-voir » des vibrations sonores et des vibrations lumières.
L’espace sonore est un abri parallélépipédique de plexiglass, le plafond transparent ouvert sur le ciel.
Les parois, à l’extérieur, sont recouvertes d’un matériau enveloppant avec quelques ouvertures.
A l’intérieur, un dispositif quadriphonique emmène le visiteur dans des mouvements circulaires et ondulatoires.
La texture sonore spatialisée ouvre le champ de la perception et l’expérience du sensible.
Un système de diffusion basses fréquences est installé sous le plancher de l’habitat- son (faisant ainsi suite au travail avec Brandon LaBelle dans Volume Sonore#1 avec des personnes malentendantes).
Alma Fury :
"Pour la pièce sonore, nous avons exacerbé les notes, les sons que nous percevions au loin, derrière les parasites et les sons métalliques provenant du matériau … des astrophysiciens.
Il s’agit ainsi de poser un acte artistique mixant les vocabulaires, les sensibilités, de provoquer une porosité, des tranversalités, de tenter de faire émerger une pensée & une poétique "autres", ..."
Sylvie Vauclair astrophysicienne : « La Chanson du Soleil »
« La terre est sans arrêt bombardée de particules en provenance de l’espace intersidéral. Ce sont les « rayons cosmiques », matière échappée des étoiles et accélérée à des énergies fabuleuses par les explosions de supernovae. Lorsqu’ils passent à portée de la Terre, ces « rayons », en réalité des faisceaux de particules voyageant à des vitesses parfois proches de celle de la lumière, interagissent avec notre atmosphère et s’éclatent en grandes gerbes. Ces grandes gerbes cosmiques qui nous traversent sans que nous n’y prenions garde, sont détectées par des instruments spéciaux, qui peuvent les utiliser pour retrouver la compositon initiale en éléments chimiques fondamentaux. »