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ADIEU LE CIEL ÉTOILÉ : VERS UNE NOUVELLE RELIGION ?



Voilà quelques temps, un astrophysicien faisait état de l’augmentation exponentielle du nombre d’objets spatiaux (des satellites pour l’essentiel) envoyés dans l’environnement proche de la Terre. Il mentionnait par exemple une demande d’autorisations de la part de la société Space X pour le lancement de plusieurs dizaines de milliers de satellites durant les prochaines années.
Il n’est d’ores et déjà plus vraiment possible d’observer un ciel étoilé à proprement parler et bientôt, un scintillement sur deux, qu’il soit fixe (satellite géostationnaire) ou mobile, sera artificiel.

Cette vision m’a ému car, à mon sens, une des caractéristiques universelles de la condition humaine, réside en la faculté de pouvoir lever les yeux vers le ciel et de s’en émerveiller.
On peut considérer que la contemplation d’un ciel étoilé constitue un bien commun de l’humanité, traversant les époques et étant partagé, quelles que soient les différences culturelles à la surface du globe.
Depuis la nuit des temps, comme l’atteste l’archéoastronomie, le ciel est un terrain familier et commun au druide celte, au prêtre égyptien ou maya, au savant de la dynastie Ming ou à son homologue jésuite.
En outre, à travers cette vastitude au-dessus de nos têtes, les notions de passé, présent et futur s’estompent et la notion même de simultanéité s’en trouve modifiée. En effet on peut considérer qu’à un instant donné, un observateur situé sur un astre à 800 années lumières et doté de moyens de réception adéquats pourrait recevoir « en direct » des images de notre histoire médiévale par exemple…
Ainsi par la modification de ce paysage céleste, nous perdons peut-être une partie de ce qui nous reliait à ces générations du passé par le biais de ce patrimoine partagé, ce ressenti commun qui nous permettait de comprendre et d’interpréter telle architecture ou tel phénomène.
Pour le moins, nous entravons le sens (romantique ?) que peut encore avoir le fait de contempler un ciel étoilé en y plaçant un écran artifi-ciel notable.

Devant cette vague de propagation de satellites, nous sommes en outre face à un phénomène sans précédent d’accumulation d’objets produits par les humains flottant ou dérivant dans l’espace, avec nombre de conséquences en terme de génération de déchets, pour lesquels des missions de récupération sont déjà envisagées.
Des satellites pour quoi faire ? Observation, communication, transmission d’informations, etc…
La présence de ces objets se trouve directement liée à nos modes de consommation et peut-être aussi à nos croyances…


NOUVELLE RELIGION ?

Notre satellite, qui es aux cieux
Que ton son soit amplifié
Que ton image règne
Que ton entité soit omnisciente sur le net comme en direct
Donne-nous aujourd’hui nos infos de ce jour
Pardonne-nous nos errances
Comme nous pardonnons aussi à ceux qui ne sont pas connectés
Et ne nous laisse surtout pas entrer en réflexion
Mais débarrasse-nous de toute vie sociale pour des siècles et des siècles

 

 

 

                              An((( † )))enne