. volume sonore

Volume Sonore

 

Cette soirée s’inscrit dans le cadre de l’événement:


ATELIER, MODE D’EMPLOI – 2024


du 27.09 au 30.09.2024

 

 

 

 

ARNAUD RIVIÈRE

 

 

 

Musicien autodidacte, Arnaud Rivière pratique l’improvisation libre à tendance bruitiste en solo, en groupe et dans le cadre de rencontres, depuis la fin des années 90.
Il utilise principalement un dispositif électroacoustique rudimentaire construit autour d’un électrophone réparé (moult fois), d’une table de mixage préparée et de quelques micros/ capteurs : une électronique primitive où le geste est primordial.
Entre performance et concert, ses prestations scéniques sont remarquées par leur énergie, leur intensité, leur implication physique rare dans les musiques électroniques et un goût pour le non-sense et la rupture qui conjuguent drame et comédie. Sans Paroles.

Depuis une sympathique invitation du GRM à venir jouer sur l'acousmonium maison lors de Présences Électroniques 2022, il joue une version mise en espace à coup de ON/OFF de son solo jusqu'alors 100% mono : 4x4. Sur orchestre de haut-parleurs, sur quadri musclée ou sur système son traditionnel, dans des contextes comme Sonic Acts (Amsterdam), Edition Festival (Stockholm), Festival Mozg (Bydgoszcz), Tempo Reale (Firenze), Le Mans Sonore (Le Mans), C3 (Milano), la Soufflerie (Rezé), Festival Densités (Frenes en Woëvre), le mono originel est divisé en 10 lignes ou plus, manipulées avec les mains et les pieds ... une approche brute et bruitiste de la spatialisation : il faut de l’action pour qu’il y ait du mouvement.


Co-fondateur du festival international Sonic Protest, Arnaud Rivière est aussi un activiste.

 

https://www.ursss.com/2023/05/arnaud-riviere-c3/


http://http.http.http.http.free.fr

 

RICHARD COMTE

 

 

 

« Richard Comte entame la matière même, graphite compact entre houille et diamant dont on peine à égratigner la surface tant qu’on n’a pas opté pour une fission radicale. L’archet use la roche avec obstination, érode les saillies et jusqu’aux plus infimes scories, pour atteindre la perfection d’une perle noire et brillante, aussi dense que le noyau de l’atome. (...) Le guitariste parvient à réunir en une même pièce l’intensité brûlante de la matière et la réverbération infinie des espaces où elle évolue. Les perspectives ouvertes par le refus du rythme et la richesse des harmonies participent de l’insondable et de l’immensité, si proche du vide absolu que la puissance et la compacité du son apparaissent comme l’élément salvateur, le point d’ancrage d’où résister au vertige sidéral. »
Joël Pagier R&C n°129 Septembre 2021 à propos de « Dérive de la base et du sommet ».


Richard Comte est un musicien compositeur et performer actif sur la scène des musiques nouvelles, alternatives et improvisées depuis 1998.
 Au delà des barrières esthétiques il explore de nouvelles formes musicales allant de la conception-composition jusqu’à la production de tous ses enregistrements.



Sa musique est ouverte et inclusive, elle rassemble des éléments et des pratiques avec une générosité éclairée par l’instant dans une vision très personnelle de l’espace du son.

Il a une approche résolument contemporaine de la guitare qu’il prépare, augmente, utilise comme un résonateur, comme un générateur de sons qu’il traite et met en espace à l’aide d’acousmoniums d’amplificateurs pour construire des architectures sonores englobant littéralement l’auditeur dans la matière.



Il s’adresse alors au corps avec le son, se concentre sur la sensation des vibrations, des mouvements d’air qui nous traversent et nous font voyager d’un point à un autre.


Membre fondateur de Hippie Diktat, Vegan Dallas, Roue Libre et de AUM grand ensemble au sein des collectifs Parisiens Coax et Onze Heures Onze il participe au groupes de Simon H. Fell et collabore ainsi avec notamment, Mark Sanders, Jozef Dumoulin,
Audrey Lauro, Alex Ward, Jim Black, Leila Adu, Nicolas Field, Jasper Stadhouders, Isabel Sorling, Lauri Hyvärinen, Shabaka Hutchings, Aymeric Avice, Léo Dupleix, Tony Buck, Jérôme Neotinger, Francesco Pastacaldi, Sanne Van Hek, Sylvain Darrifourcq, Paul Hession, Alan Silva, Makoto Sato, Dafne Vicente Sandoval, Itaru Oki, Phil Minton, Pascal Battus, Catherine Guesde, Didier Lassèrre, Bertrand Gauguet, Léa Monteix, Jean Luc Petit et Kris Davis.


Il participe à plusieurs créations de musique contemporaine et crée Occam Ocean de Eliane Radigue en 2016 avec l’ensemble Onceim, L’opéra La Digitale de Juan Pablo Carreño en 2015 avec L’ensemble Musicatreize, interprète Trash TV Trance de Fausto Romitelli pour le Da festival en 2016 puis pour l’ensemble TM+ en 2021 et l’enregistre pour le disque des 50 ans de l’ensemble de 2E2M avec Léo Margue, Julien Podolak et Sylvain Cadars; « Asleep, Forest, Melody, Path » et « Festhalten/Loslassen » de Michael Pisaro avec l'ensemble Aum et Dedalus en 2017. Il créera également les pièces de Léo Dupleix toutes les deux basées sur l’intonation juste « Piece For Electric Guitar Quartet » en 2018 et « 14 Préludes Non Mesurés » en 2021, et en 2019 participera à la création de « Disparitions » de Antonin Tri Hoang pour le festival d’Automne à Paris.


https://www.youtube.com/watch?v=XTXwdP6x_kY

https://www.youtube.com/watch?v=RvtqU0BlR5Q

 

 

 

CLAUDE ALMA

 

 

Claude Alma est un artiste du son, il propose des installations et des performances.

 

Sa démarche s’articule autour de 3 axes :


L‘axe originel de recherche de Claude Alma réside en la création de conditions d’écoute singulières. Pour ce faire, il a conçu et réalisé des modules architecturaux, sorte d’auditoriums transitoires ou pavillons sonores. La configuration et le dispositif de ces modules sont adaptés spécifiquement au type et à l’origine des sons diffusés.



La notion de refuge, d’espace protégé, soustrait aux « affaires terrestres », à la fois ouvert et intime y est très présente et le conduit à mener des projets environnementaux dans lesquels l’idée de sanctuaire est une constante.


Le travail de Claude Alma s’articule également autour de la cosmophonie, soit la mise à contribution des éléments de l’univers et du vivant, dans des créations sonores qui s’apparentent à des compositions électroacoustiques. Field recordings, synthèse, captations et transcriptions diverses s’y côtoient, dans une diffusion spatialisée en multipoints.


Claude Alma privilégie par ailleurs dans ses réalisations la dimension vibratoire du son pour révéler l’imperceptible, voire l’inaudible ou l’invisible, comme des ondes neuronales, des vibrations stellaires ou des ondes radio. Ainsi, le medium son, tout en demeurant immatériel, permet de rendre perceptibles des phénomènes relevant de l’immatérialité.


Claude Alma imagine et conçoit alors des dispositifs qui mettent en vibration des matériaux simples (eau, sable très fin, filin de cuivre...), qui défient les éléments et les lois de la gravité, et à travers lesquels le son devient image et lumière.
Il a déjà travaillé avec des chercheurs dans le domaine des neurosciences, de la botanique, de l’ornitologie, de l’entomologie, et surtout dans le domaine de l’astrophysique. Claude Alma collabore tout particulièrement et depuis plusieurs années avec Philippe Zarka (directeur de recherche à l’Observatoire de Paris et directeur adjoint de la station de radioastronomie de Nançay) pour produire des créations sur la base de transcriptions sonores d’ondes radio émises par des astres.
L’écoute du ciel a la prédilection de la quête artistique de Claude Alma mais il élargit ses recherches à l’ensemble des phénomènes ondulatoires et vibratoires.


Il cherche à initier une poétique des rapports Art/Sciences, sur les traces de Virginia Woolf, dont l’extrait suivant exprime l’essence de sa démarche :



 

Mille voix prophétisent le désespoir. La science, disent-elles, a rendu la poésie impossible ; /.../ Il ne peut donc pas exister, jugent ces personnes, de relation entre le poète et l’époque actuelle. Mais ce sont évidemment des sottises. Ces accidents sont superficiels ; ils ne s’enfoncent pas assez loin pour détruire l’instinct le plus profond et le plus primitif, l’instinct du rythme. /.../ Tel est peut-être ton devoir - trouver la relation entre des choses qui paraissent incompatibles et ont pourtant une affinité mystérieuse...
.Virginia Woolf Lettre à un jeune poète 1932








Sur le plan performatif, il a développé le projet a-round, qui s’articule autour des vibrations d’une cabine Leslie.


a-round


Guitare préparée, Iphone et Micromoog diffusés sur dispositif immersif associant une cabine Leslie, centrale, et un système en quadriphonie.


Guitare.


Le son est clair, ample.



Son mouvement circulaire et l’utilisation d’open tuning le rendent hypnotique.


Un téléphone retentit et interrompt cette parenthèse harmonique : c’est la mort qui s’invite au bout du fil, elle se retrouve très vite à l’intérieur même du téléphone.


Comment s’en débarrasser?


Le son se tord et s’obscurcit.



Les feedbacks surgissent au gré d’une chorégraphie jouant de l’espace résonnant.



La recherche d’harmoniques contribue à ce qui s’apparente à une synthèse additive, apportant modulations et interférences.


Dans ce set parsemé d'allusions évocatrices de la communauté noire américaine (on peut y percevoir des évocations des derniers instants de George Floyd), Claude Alma se lance dans une quête de ce qu’il nomme « l’essence harmonique », sur les pas d’un Charlemagne Palestine, voyageant à travers l’espace-temps du son.


La cabine Leslie est le système d’amplification traditionnel des orgues Hammond, rendant le son « atmosphérique » grâce à ses hauts parleurs rotatifs (effet doppler).
 Ce système a été mis au point pour équiper les églises américaines qui ne disposaient pas de moyens et d’espace pour installer un orgue à tuyaux. 
Il a connu beaucoup de succès dans les églises où l’on chante le Gospel, et plus particulièrement dans celles du sud, qui ont vu émerger la Southern Christian Leadership Conference (SCLC) fondée par Martin Luther King.
Les vibrations de la cabine Leslie seraient-elles porteuses du désir d’émancipation ?


https://www.youtube.com/watch?v=rH0NP65-o2M


https://www.youtube.com/watch?v=6yYGxBAS4go